Les transports constituent le premier secteur émetteur de CO2 en France. L’électrification des usages fossiles prônée par les scientifiques [1], les hommes politiques et nombre d’associations a déjà commencé. Dans ces conditions, la voiture électrique n’est-elle pas la réponse idéale face aux problèmes environnementaux ?
Il faut savoir avant toute chose que l’électricité est actuellement à l’échelle mondiale le premier secteur émetteur de CO
2, avant même celui des transports. Et l’électrification des usages fossiles conduit à produire davantage d’électricité. Il n’en est pas moins vrai que l’électrification présente de nombreux avantages, qu’il s’agisse de l’amélioration de son efficacité au travers de la cogénération et des centrales à gaz à cycle combiné, ou de la baisse de l’intensité en carbone grâce au recours à la séquestration du CO
2, au nucléaire et aux énergies renouvelables.
Considérons une voiture électrique parcourant 15 000 km/an, et consommant 16 kWh/100 km. Elle consommera 2 700 kWh/an. 40 millions de tels véhicules nécessiteront près de 100 TWh/an. Selon l’automobile-club allemand (ADAC) [2], 10 millions de véhicules électriques consommeraient de l’ordre de 30 TWh/an . Selon RTE [3], ce chiffre serait plutôt de 22,4 TWh/an . Avec environ 40 millions de voitures, toutes devenues électriques, la consommation supplémentaire à fournir en France serait au minimum de 90 TWh/an (alors que la consommation actuelle du pays est de 500 TWh/an environ).
Remplacer purement et simplement les voitures thermiques par des voitures électriques s’avère donc inenvisageable. En effet, il resterait à prendre en compte les camions et les avions, que d’aucuns voudraient voir alimentés en hydrogène, sans compter les pompes à la chaleur et les besoins de l’industrie.
[1]
Nature : Net emission reductions from electric cars and heat pumps in 59 world regions over time
[2]
ADAC : Fakten zur Elektromobilität - Das sind die Vor- und Nachteile
[3]
RTE : Enjeux du développement de l’électromobilité pour le système électrique